![]() Même pour un système de métro aussi rempli d'art que le montréalais, cette station superbe en va au-delà, étant quasiment une oeuvre de sculpture abstraite au complet. La longueur entière de la station est ornée de formes angulaires étonnantes de tons vifs de rouge, vert, et violet. Ces formes, oeuvres de Michèle Tremblay-Gillon, se dressent à peu près quinze centimètres du mur et forment des arches par les murs et à travers le plafond. Près de la mezzanine, elles percent l'étage supérieur depuis les quais jusqu'au plafond, et continuent jusqu'à l'édicule. Ces formes contrastent avec les murs du fond, qui sont de béton plus sobre, gris foncé gravé de lignes diagonales. Les angles étranges des murs et du plafond eux-mêmes haussent l'effet des masses colorées. Il n'y a presqu'aucune ligne parallèle ou perpendiculaire dans cette station, un écho des toits pointus des usines qui occupaient autrefois ce site.
L'édicule, également angulaire et vivement coloré, reçoit aussi de la lumière naturelle par sa claire-voie.
![]() Quand la station fut construite (dans un terrain vague industriel qui serait réaménagé en quartier résidentiel verdoyant), c'était en tranchée ouverte peu profonde, et dessinée de telle façon que plusieurs puits de lumière pourraient être ajoutés plus tard, éclairant la station entière. Ce fut une erreur - enfin, les puits ne seraient jamais ajoutés, bien qu'on puisse voir des hausses dans le plafond des quais où ils devraient être. Malheureusement, ceci fait en sorte que la station soit assez sombre, même avec son éclairage électrique. Le graffiti pose aussi un problème, comme partout sur le réseau; plusieurs des formes colorées se trouvent parfois gachées de blanc de chaux. Mais ces problèmes ne savent pas diminuer les délices architecturales de cette station époustouflante, qui mérita pour ses réalisateurs un prix architectural de la Canadian Architecture Review.
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