fafouin wrote:L'imposition des entreprises se situe plus au niveau de 8% de leur profits au Québec, c'est le taux le plus bas en Amérique du Nord.
Ça c'est ce que la petite go-gauche aime bien rabâcher. Sauf que ça ignore totalement le fait que les entreprises sont loin d'être imposées seulement sur leurs profits. En fait, si le fardeau fiscal des entreprises au Québec est des plus complexes et l'un des plus lourd en Amérique du Nord, un cauchemar à calculer et administrer. Et souvent avec des effets pervers.
Par exemple, voulez-vous bien me dire à quoi ça sert la taxe sur la main d'oeuvre? Plus une entreprise crée d'emploi, plus on l'impose. Belle affaire! Taxe sur le gain en capital: une entreprise voit la valeur des biens augmenter, et on lui demande alors de payer une somme d'argent liquide qu'elle ne possède peut-être même pas et elle devra alors peut-être lliquider certains de ses actifs afin de pouvoir payer, même si c'est contraire à sa stratégie de développement.
L'idée du PPP, c'est de partager les risques et d'utiliser pour des dépenses en immobilisations des sommes que le gouvernement ne possède pas, car au Québec on préfère dilapider notre richesse collective en envoyant tout le monde à l'hôpital et en les bourrant de pilules plutôt que d'investir dans l'avenir de notre société et dans les infrastructures qui permettront de construire cet avenir.
Quant au péage 100% gouvernemental, je serais idéologiquement pour, mais ça risque de faire comme dans les années 80: on le laisse éventuellement tomber parce que les gens chiâlent et prétendent que les routes devraient être gratuites et subventionnées par 100% de la population par le biais de nos taxes et impôts. Si moi je ne possède pas de voiture et que je n'utilise que marginalement ces routes, ça me fout en beau fusil de savoir que mes taxes vont servir à subventionner un mode de vie qui est en train de nous détruire à petit feu. Alors vivement les péages, et si le gouvernement ne peut les imposer lui-même, alors vivement que le privé s'en charge. Et peut-être qu'enfin les nids-de-poule seront choses du passé.
De plus, en réduisant la part d'argent public dans les routes, on réduirait les inéquités entre modes de transport. Le rail, dont les infrastructures ne sont aucunement subventionnées (elles sont même lourdement taxées), pourra peut-être redevenir compétitif face à la route pour le transport des marchandises et peut-être même des voyageurs si on refile enfin le coûts réel d'utilisation et d'entretien de la route à l'utilisateur. Depuis trop longtemps, l'état assume 100% des coûts de construction et d'entretien des routes, et force est de constater aujourd'hui que les conséquences sont désastreuses: étalement urbain et aménagement déficient, surutilisation de l'automobile, gaspillage de fonds publics, pollution, destruction d'habitats naturels, inefficacité énergétique, et transfert de notre richesse collective vers des intérêts étrangers (raffineurs, caîds du pétrole arabes, constructeurs automobiles).
Et puis, si vous êtes tellement dégoutés que l'impôt s'en aille au fédéral, vous savez quoi faire aux prochaines élections...
JF - ancien militant de gauche totalement dégouté